L’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, a enfin décidé de lever le voile sur son exil français, à travers un communiqué publié sur sa page Facebook ce lundi 16 septembre 2024. Dans ce texte, il se présente en défenseur de son conseiller, Franklin Niamsy, convoqué à Rouen le 28 novembre prochain pour une affaire pour le moins controversée de collecte de fonds, communément désignée sous le nom de « Crush Party ». Si l’on peut comprendre ce soutien, qui semble s’apparenter à une tentative désespérée de sauver un scribouillard, un passage du communiqué a particulièrement retenu notre attention.
« Pour le même engagement, j’ai été illégalement sommé en 2020 par le Président français actuel de quitter le sol français », déclare Soro, révélant ainsi une vérité que certains avaient osé avancer. Alors que nous soutenions, il y a quatre ans, que le président Macron avait bel et bien expulsé Soro, certains de ses fervents soutiens, les Soroïstes, avaient éclaté de rire. Aujourd’hui, voilà Soro, qui se vantait naguère de son amitié avec Macron dans un bistrot parisien, admettant enfin que celui-ci lui avait interdit l’accès au territoire français, et par conséquent, à l’espace Schengen.
Il convient de rappeler que cette injonction présidentielle française était liée aux appels à la sédition lancés par Soro, qui se croyait capable de faire asseoir par terre le président Ouattara pour lui prodiguer des conseils. Ce fut le début d’une longue et épuisante cavale pour l’enfant de Kofiplé, qui le mena d’abord à Chypre, puis en Grèce, et finalement au Nicaragua, où, selon des informations, il était en quête d’armement et de mercenaires pour renverser le pouvoir d’Abidjan. Son parcours l’a également conduit à Dubaï, avant qu’il ne soit refoulé en Suisse, pour ensuite revenir à Dubaï, tel un perroquet qui ne trouve pas son perchoir.
Cette longue fugue, harassante à souhait, a engendré chez lui une phobophobie, ce qui, pour les non-initiés, désigne une peur irrationnelle de la peur.
C’est donc épuisé, sans passeport ni visa, qu’il se résout à rentrer en Afrique. Ce retour ne semble guère être motivé par une nostalgie pour la terre de ses ancêtres, mais plutôt par la galère et la peur de se retrouver dans un commissariat, quelque part dans le monde, faute de documents légaux. Les récents putschs dans le triangle infernal du Burkina Faso, du Mali et du Niger lui ont offert une fenêtre de sortie… honorable.
Yacouba DOUMBIA
Journaliste / Observateur averti
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