La politique est l’art de conquérir, d’organiser et d’exercer le pouvoir d’Etat pour le mieux-être de la population. Depuis l’avènement du multipartisme en Côte d’Ivoire, la politique est restée le lieu de la pratique de la démagogie, du populisme, du raccourci pour l’enrichissement facile et illicite au détriment du peuple. Les régimes successifs qui ont dirigé la Côte d’Ivoire après la mort du père de la Nation Félix Houphouët BOIGNY, se sont vautrés dans des paradigmes vicieux sociopolitiques et économiques qui ont fini par ailleurs à annihiler tout le système politique houphouëtiste. Cet aspect des choses a entamé l’effondrement de l’état à travers le passage sur fond de violence, de mensonge et de confusion totale sur la prise du pouvoir. À cela s’ajoute l’amateurisme et la naïveté au sommet de l’état. N’eut été la perspicacité et la résilience du Président Alassane OUATTARA, la Côte d’Ivoire serait aujourd’hui une terre exécrable à tous les niveaux. Sa grande vision et expertise mondialement reconnues de la gestion macro et micro économique lui a permis d’élaborer et coordonner un projet de société fiable pour sortir la Côte de sa léthargie après dix années de conflits politico-militaires. D’une main d’orfèvre avec une intelligence hors pair, il a su relancer tout le système économique et financier de son pays. Les ivoiriens en sont tous fiers, même si pour des raisons politico-politiciennes d’autres refusent de le reconnaitre et préfèrent s’étaler dans la démagogie et le populisme qu’ils assimilent insidieusement à un projet de société.
En effet, octobre 2025, année de l’élection présidentielle approche à grands pas et malheureusement, les ivoiriens sont toujours dans l’attente des projets de société des partis d’opposition qui aspirent mieux faire que le Président Alassane OUATTARA. D’une part, l’un des leaders politiques dans sa communication nous présente en images sa proximité avec de richissimes hommes d’affaires de renommée mondiale sans pour autant nous dire ce qu’ils pourront apporter comme développement économique dans notre pays. Et d’autre part, comme à l’accoutumée, un autre continue ses critiques acerbes du pouvoir, basées sur la démagogie et le populisme sans nous apporter de dialectique convaincante et oublie en outre que le peuple ivoirien est témoin de son passage chaotique et calamiteux au pouvoir d’Etat. Or ces partis politiques doivent essayer de susciter l’intérêt et la confiance des citoyens.
L’élaboration et la présentation d’un projet de société aux citoyens contribueraient à stimuler les débats sociopolitiques et l’émergence d’idées, tout en unissant les citoyens autour d’objectifs communs. Ceci permettrait d’identifier les priorités de renforcement à court, moyen et long terme des programmes gouvernementaux, de formuler des stratégies d’avenir et de définir des repères une fois au pouvoir. En résumé, le projet de société aide les partis politiques à définir leurs objectifs et les actions à planifier pour renforcer leurs capacités afin de servir le peuple.
Par ailleurs, Le RHDP et le PDCI-RDA sont les héritiers d’une même vision voire d’une même idéologie : celle de l’Houphoëtisme. Avec eux, à un moment récent de notre histoire, l’Houphouëtisme a su incarner, transmettre et surtout renouveler son ambition pour la Côte d’Ivoire. Malheureusement pour des intérêts égoïstes partisans, la vision est devenue divergente. Or c’est dans sa singularité et sa force qu’ils auraient porté une ambition commune dans l’épreuve du développement qui part des réalités historiques du terrain et des aspirations de tous les ivoiriens. Mais hélas !
Le PDCI-RDA s’est isolé dans le V baoulé au lieu de reconquérir tout le territoire national pour être une force principale à la reconquête du pouvoir. La restructuration du parti par le tout nouveau Président Tidjane THIAM après le décès de l’Ex Président feu Henri Konan BEDIÉ, en vue de reprendre toute sa place dans le jeu politique, n’a pas encore atteint les objectifs escomptés notamment le projet de société et la reconquête du territoire national surtout à un an de l’échéance présidentielle. Tout porte à croire que la vision du nouveau Président Tidjane THIAM n’est pas absolument la reconquête du pouvoir en 2025 mais celle de 2030. Il ne fera que de la figuration en 2025. Sinon pour la reconquête des bastions perdus, la première haie à franchir serait de les reconquérir en leur montrant qu’il a l’expertise et formuler des propositions crédibles sur tous les sujets pour un lendemain meilleur et glorieux pour les populations.
À posteriori, c’est cette base d’expertise et d’analyse du territoire national qui a permis au candidat Alassane OUATTARA de peaufiner son projet de société convaincant, qui as été adulé et reçu l’assentiment populaire, et fait de lui le leader politique charismatique providentiel une fierté nationale voire internationale.
À cette allure le chemin est encore long pour Tidjane THIAM pour arriver au pouvoir. Cependant, il serait de bon aloi qu’il ménage sa monture s’il veut aller loin.
Idriss DAGNOGO
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