●Entre 2014 et octobre 2023, les seuls prix qui n’ont pas augmenté en Côte d’Ivoire, de façon vertigineuse, sont ceux des « communications et loisirs ».
●Les prix des produits alimentaires, qui constituent le poste le plus important des dépenses des ménages, ont augmenté de plus de 41% en moyenne avec les tubercules et plantains qui ont pris 84,6%.
●Les prix des produits importés sont encore plus faibles que ceux des productions locales, ce qui encourage les importations contre la production locale et transforme en même temps, toutes nos rues en rues commerçantes, avec des informels vendant quasiment les mêmes produits importés. Le secteur tertiaire contribue ainsi pour près de 55% au PIB tandis que le primaire et le secondaire y sont respectivement pour 21% et 25%. Les productions agricoles et minières apportent peu de valeur ajoutée au PIB et la production industrielle valorise les importations. Résultat: Même avec une balance commerciale excédentaire, malgré le poids du secteur tertiaire, le déficit de la balance des paiements est structurel. La Bceao qui pourtant en est conscient, n’estime pas que c’est sa politique monétaire de défense d’une parité fixe du Fcfa par rapport à l’Euro, qui produit ces conséquences. Que propose-t-elle ? Écoutons la:
« La persistance des déficits extérieurs est la conséquence d’une multitude de contraintes qui pèsent sur la transformation structurelle des économies des Etats membres de l’Umoa et limitent leur capacité d’offre de biens et services à forte valeur ajoutée (…). Il urge d’intensifier des réformes structurelles afin d’améliorer la compétitivité des filières exportatrices traditionnelles pour promouvoir des chaines de valeurs (…) ».
Or le secteur tertiaire dans les pays membres, bien que fortement plus développé que les autres, dépend presque exclusivement des importations de produits. Là aussi, la Banque Centrale propose que des mesures: « Des mesures devraient également être adoptées en vue d’améliorer les exportations de l’Umoa en service de voyage et d’atténuer les importations y relatives. Dans cette perspective, la disponibilité des infrastructures de santé et énergétiques dans les pays membres de l’Union pourrait être renforcée. Il s’agit notamment de développer des infrastructures sanitaires régionales de qualité, permettant de satisfaire les besoins en service de santé des pays de l’Uemoa et d’attirer des ressortissants d’autres pays africains à l’instar du Maroc, de la Tunisie et de l’Afrique du Sud. En effet, ces pays enregistrent un développement relativement important du tourisme médical en raison de la performance de leur système de santé. Par ailleurs, la priorité devrait être accordée à la maîtrise des risques d’insécurité et à l’accroissement des investissements dans les infrastructures de transport terrestre et maritime, et à la mise en œuvre des réformes nécessaires à la libéralisation de tous les segments du secteur des transports. Ces mesures permettront de réduire le coût du fret et de la manutention dans l’Union.»
Mamadou Coulibaly sur twitter
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