Les importantes difficultés financières rencontrées par le conglomérat israélien Avnon Group ont eu ces derniers mois un impact direct sur la fourniture d’armement au bénéfice des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI). Le groupe de défense, qui doit actuellement s’acquitter d’une dette de plus de 180 millions d’euros auprès de ses créanciers, n’est plus en mesure d’honorer ses engagements auprès d’Abidjan, ni de poursuivre les négociations entamées avec l’état-major ivoirien.
Via sa filiale TAR Ideal Concepts, fer de lance du groupe, Avnon a mené jusqu’en début d’année d’importants projets en Côte d’Ivoire. Parmi ceux-ci, TAR avait fourni à l’armée un hélicoptère civil Airbus H125, tout en organisant le prêt de trois autres appareils du même type. Ces deux contrats avaient été remportés en partenariat avec la société d’intermédiation Magen-ta Solutions, appartenant au courtier franco-israélien Steve Bokhobza, alias David Nakash (AI du 31/03/23).
Projets avortés
Par l’entremise de Steve Bokhobza, mais également de l’homme d’affaires malien Ben Moctar Maouloud, TAR était par ailleurs en train de négocier un contrat d’une valeur de 10 millions d’euros pour fournir du matériel militaire à Abidjan, ainsi qu’un vaste deal de près de 200 millions d’euros pour équiper les forces de l’ordre et l’armée. Ce projet prévoyait notamment la livraison de véhicules blindés, d’armes légères, dont des fusils de précision, et des équipements individuels.
Le ministère ivoirien de la défense, chapeauté par Téné Birahima Ouattara, avait en outre passé commande à TAR, pour 6 millions d’euros, d’un lot de roquettes de 70 mm destinées à armer les hélicoptères des FACI. Même si une partie de cette somme a déjà été versée par Abidjan, TAR n’a, à ce jour, livré aucun matériel.
Un acteur de défense sous pression
Ces derniers mois, Avnon a procédé à un plan de licenciement massif de ses salariés et l’entreprise a entamé une procédure de redressement judiciaire. Les difficultés financières résultent, selon les créanciers, de choix stratégiques hasardeux ainsi que d’irrégularités commises par la direction. En témoignent les accusations portées à l’encontre de son fondateur, Tomer Avnon, et des cadres dirigeants : ceux-ci auraient acquis des biens de luxe à usage privé en puisant dans les fonds du groupe.
Outre TAR, Avnon compte en son sein plusieurs sociétés de défense, à l’image du spécialiste de l’anti-drones Skylock ou encore du droniste iSTAR, tous deux prospectant activement en Afrique.
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