Le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte militaire au pouvoir au Burkina n’a pas dit vrai, le 17 février 2023, au cours d’un meeting organisé à sa gloire à Ouagadougou. Il accuse la Côte d’Ivoire de vouloir susciter « une rébellion populaire » au Mali avec les coupures d’électricité.
Rappelons quelques faits concernant cette affaire. Le Mali n’a besoin que de 500 megawatt pour sa consommation. EDM, qui est comme la CIE en Côte d’Ivoire, en produisait déjà 400. Elle a signé une convention avec la CIE portant sur la fourniture de 100 megawatt par mois au Mali. Sauf que le Mali, actuellement, n’a que les moyens de payer 15 mégawatt. Avec la facture de 200 milliards de Fcfa qu’il doit à la CIE, ce groupe a décidé de ne fournir au Mali que 15 megawatt.
En principe, selon les calculs, le Mali devrait fonctionner avec 415 megawatt. Malheureusement, l’on constate que le pays tourne au ralenti. Il n’arrive plus à satisfaire la demande et des villes entières sont privées d’électricité pendant des jours. Le fait que la CIE ne leur fournit que 15 megawatt ne peut expliquer la gravité de la situation au Mali. La vérité, c’est que EDM, structure qui gère l’électricité au Mali a un déficit de 600 milliards de Fcfa dont une partie a été détournée par son ancien DG, très proche d’Assimi Goïta. L’ancien ministre de l’énergie, qui avait découvert le détournement et qui n’a pas été écouté par les putschistes du Mali, a dû rendre sa démission. C’est la nouvelle ministre de l’énergie qui a obtenu la tête du patron d’EDM.
Et la nouvelle ministre de l’énergie a expliqué que les installations de transport d’électricité (les lignes électriques et transformateurs) au Mali sont vétustes. Sans oublier le trou financier catastrophique laissé par l’ancien patron d’EDM.
Le capitaine se trompe lourdement. Le problème d’électricité au Mali est ailleurs. La Côte d’Ivoire n’a rien à voir avec cette situation.
Yacouba DOUMBIA/ Observateur averti avec rédaction
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