Le ministre des Finances et du Budget, Adama Coulibaly, a présenté le mardi 10 juin 2025, devant les membres de la Commission des Affaires économiques et financières (CAEF) de l’Assemblée nationale, le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2026-2028, dans le cadre du débat d’orientation budgétaire, sans vote.
La présentation s’est articulée autour de quatre axes principaux : les étapes de la préparation du budget 2026, les évolutions économiques et financières sur la période 2022-2028, la programmation budgétaire 2026-2028, ainsi que les mesures d’amélioration de la gestion des finances publiques.
Le ministre a mis en lumière les perspectives économiques de la Côte d’Ivoire sur la période triennale. Ainsi, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) est projeté à 6,6% en 2026, 6% en 2027 et 6,4% en 2028, en dépit des perturbations de l’environnement économique mondial.
Selon M. Coulibaly, cette dynamique résulte de la poursuite des investissements dans les secteurs stratégiques, de la mise en œuvre du Plan national de développement (PND) 2021-2025 et de la résilience du pays face aux chocs exogènes. Il a ajouté que la croissance sera soutenue par la consolidation de la gouvernance, la stabilité macroéconomique, la transformation structurelle de l’économie et l’accélération des réformes sectorielles.
Abordant la question de l’inflation, le ministre a indiqué qu’elle devrait connaître une baisse progressive, passant de 2,8% en 2026 à 2,2% en 2028, soit des niveaux en dessous de la norme communautaire. Quant au déficit budgétaire, il devrait se stabiliser autour de -3% du PIB, conformément à la norme de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Au niveau de la masse salariale rapportée aux recettes fiscales, la Côte d’Ivoire est passée sous la norme communautaire de 35% depuis 2023, avec une projection de 29% en 2025, et 25,8% en 2028. La pression fiscale, quant à elle, devrait progresser pour atteindre 17% en 2028, se rapprochant ainsi de la norme de 20% fixée au niveau communautaire.
Le taux d’endettement devrait amorcer une baisse dès 2025, pour s’établir à 50% en 2028, bien en deçà du seuil de 70% fixé par l’UEMOA.
En ce qui concerne la politique budgétaire, M. Coulibaly a souligné qu’elle visera à renforcer la mobilisation des recettes intérieures, à poursuivre la rationalisation des dépenses, à intensifier les investissements structurants, à lutter contre la pauvreté et à soutenir les actions en faveur de la promotion du genre et de la résilience climatique.
Pour illustrer la progression du budget national, il a annoncé un montant prévisionnel de 17 321 milliards FCFA en 2026, qui devrait atteindre 20 218 milliards FCFA en 2028.
Enfin, le ministre a évoqué les mesures prévues pour améliorer la gestion des finances publiques, notamment le renforcement de la politique fiscale et la poursuite de la stratégie de maîtrise de la masse salariale.
David Kouassi
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