Le Président de la République s’adressera le 18 juin 2024 au parlement réuni en congrès notamment la chambre basse (Parlement) et la chambre haute (Sénat) pour présenter la situation sociopolitique, économique du pays, de l’état de la Nation et ses perspectives d’avenir. À cet égard les ivoiriens dans son ensemble sont tous suspendus aux lèvres du Président de la République relativement au message qu’il délivrera lors de cette rencontre, surtout à l’orée des velléités de la course à la magistrature suprême. Les spéculations et diverses analyses vont bon train.
En effet, en attente de cette grande adresse du Président de la République à la nation, les ivoiriens de l’Extérieur voudraient attirer l’attention du Chef de l’État sur la prise en compte de leurs doléances citoyennes parmi lesquelles leur intégration dans les institutions nationales, internationales ou représentation dans les deux chambres parlementaires. Ces revendications qui sont par ailleurs des droits d’initiative citoyenne ne sont toujours pas prises en compte nonobstant que la diaspora soit reconnue comme la 32ème région du pays. Toutefois, il est opportun de rappeler que la région diasporique compte aujourd’hui près de deux millions d’ivoiriens soit numériquement près de 6% de la population ivoirienne et 25% des électeurs s’ils participent intégralement à l’élection présidentielle.
Il faut rappeler que le Président de la République à l’avènement de son accession au pouvoir d’État en 2011 a fait appel à l’implication effective des ivoiriens de l’extérieur dans l’essor socio-politique et économique qu’il comptait amorcer. Aujourd’hui force est de constater, que malgré leur contribution économique, financière et politique, respectivement en milliards d’euros et de la promotion de la démocratie et la politique locale à l’extérieur, ils demeurent en marge des prises de décisions les concernant par les pouvoirs politiques. Qui d’autre peut mieux défendre ou faire le bonheur des ivoiriens de la diaspora qu’eux-mêmes ?
Par ailleurs, ils ne cessent de réitérer leurs différentes doléances aux autorités politiques qui leur rendent visite quelques fois pendant leurs séjours dans l’hexagone. En effet, lors du séjour du Président de l’Assemblée nationale Adama BICTOGO du 20 au 25 septembre 2022 dans le cadre d’une visite de travail et d’amitié avec les deux chambres du parlement français en l’occurrence l’Assemblée nationale et le Sénat, il en a profité pour rencontrer les ivoiriens résidant en France. Au cours de cette rencontre, le Chef du pouvoir législatif ivoirien a répondu aux questions et attentes de ses compatriotes dont la question sur la représentation de la diaspora dans les institutions de la République. À cette question il a rappelé que des membres de la diaspora sont nommés dans le Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC) et au Sénat respectivement deux au CESEC et un au Sénat. Cependant il a rassuré que la doléance n’est pas tombée dans une oreille de sourd et qu’il en avisera.
La même doléance relative à la représentation de la diaspora à l’Assemblée nationale a été présentée aux ministres Mamadou TOURÉ et Ibrahim Kalil KONATÉ par les militants du RHDP-France lors de leur séjour en France dans le cadre du salon international des technologies de l’intelligence artificielle (Viva Tech 2024). En réponse aux préoccupations des militants, le Ministre Mamadou TOURÉ a transigé sur la question dans le même sens que le Président de L’Assemblée et a rajoute que jusqu’à preuve du contraire aucun texte législatif en vigueur contrairement à beaucoup de pays où existent des députés de l’étranger, ne fait cas de la représentation des ivoiriens de l’extérieur à l’Assemblée nationale. In fine cette doléance ne peut être débattue à l’état actuel.
En réplique à la rhétorique du Président de l’Assemblée nationale et du Ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique par ailleurs Porte-parole adjoint du Gouvernement, il serait bienséant que le Président de la République ordonne un projet de loi ou que l’Assemblée nationale légifère sur cette attente solennelle de la diaspora afin que sa voix soit entendue enfin dans les institutions de la République.
Les doléances, la reconnaissance des efforts et contributions socio-économiques et politiques des ivoiriens de l’extérieur seront-elles encore en marge des perspectives immédiates et d’avenir dans le processus de démocratisation et de la modernisation du pays ?
Vivement que le Président s’y penche un tant soit peu !
Idriss DAGNOGO
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