1. Réitérer leur appel en vue de la création d’un protocole juridiquement contraignant sur la gestion de la sécheresse et le renforcement de la résilience dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique ;
2. Préconiser la création ou la consolidation de partenariats mondiaux et régionaux, y compris avec les États, les organisations internationales, la société civile, les universités, les populations locales et le secteur privé, par le truchement d’un appui financier et technique à l’Afrique, pour lutter contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse ;
3. Engager les États membres à consacrer davantage de ressources nationales à la lutte contre la désertification et à l’atténuation des effets de la sécheresse, tout en renforçant la résilience des populations et des écosystèmes grâce à une gestion durable des terres ;
4. Exhorter les États membres à œuvrer en faveur de la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici à 2030 et les engager à faire une place à cet objectif dans les plans et politiques nationaux de développement ;
5. Engager les États membres, les communautés économiques régionales, l’Union africaine et les partenaires de développement à s’attaquer aux facteurs socioéconomiques de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse, notamment la pauvreté, le genre, la pression démographique et les systèmes fonciers inadéquats, par le biais d’approches de développement intégrées et inclusives ;
6. Promouvoir la coopération régionale et l’échange d’informations, de connaissances, de technologies, d’innovations et de meilleures pratiques entre les États membres afin d’améliorer l’efficacité des stratégies de gestion durable des terres et de parvenir à la neutralité en matière de dégradation des terres ;
7. Continuer à renforcer les partenariats privés et publics et les mécanismes de financement innovants et établir des centres pour exploiter durablement le capital naturel et la valeur ajoutée et inverser la dégradation de l’environnement ;
8. Encourager les États membres à faire participer activement toutes les parties prenantes concernées, notamment les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les populations locales, dans la prise de décisions, la conception, la planification, la mise en œuvre et l’évaluation des processus liés à la désertification, à la dégradation des sols et à la sécheresse, ainsi que la remise en état des écosystèmes ;
9. Prier le Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification de mobiliser des ressources financières nouvelles, supplémentaires et suffisantes pour appuyer les États membres ;
10. Prie également le secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification de renforcer les capacités des États membres à accéder aux mécanismes financiers mondiaux, tels que le Fonds vert pour le climat, les Fonds d’investissement pour le climat, le Fonds d’adaptation et le Fonds pour l’environnement mondial, pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques, de l’appauvrissement de la biodiversité, de la pollution, de la désertification, de la dégradation des terres et de la sécheresse afin d’atteindre les objectifs de neutralité en matière de dégradation des terres ;
11. Demander au Mécanisme mondial et à ses partenaires financiers, y compris le Fonds pour l’environnement mondial et le Fonds vert pour le climat de simplifier leurs procédures et leurs conditions d’accès pour les pays parties à un financement de qualité pour la mise en œuvre de la Convention ;
12. Demander aux institutions financières, notamment aux banques multilatérales de développement, de fournir des ressources financières nouvelles, supplémentaires et innovantes pour permettre aux États membres de répondre à leurs besoins en matière de restauration des écosystèmes et de résilience à la sécheresse ;
13. Demander à la Commission de l’Union africaine, à la Banque africaine de développement, à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, au Programme des Nations Unies pour l’environnement, à la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, au Programme des Nations Unies pour le développement, à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et à d’autres partenaires de développement, au secteur privé et à d’autres organisations concernées de fournir aux États membres un appui technique, financier et de renforcement des capacités pour lutter contre la sécheresse, améliorer la résilience des populations et des écosystèmes et assurer une gestion durable des terres ;
14. Demander à la Banque africaine de développement, à la Commission de l’Union africaine, à l’Agence du Nouveau Partenariat pour le développement (NEPAD) de l’Afrique de l’Union africaine , en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, de soutenir les travaux de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement, en particulier dans les domaines des changements climatiques, de la biodiversité, de la pollution, de la sécheresse, de la dégradation des sols, de la désertification et de la gouvernance environnementale ;
15. Prier les États membres d’appuyer davantage les initiatives africaines actuellement menées sur les marchés du carbone, telles que l’Initiative pour le marché du carbone en Afrique lancée lors de la vingt-septième Conférence des Parties, qui s’est tenue en Égypte en 2022, la Stratégie de l’Union africaine sur les marchés du carbone et le Programme d’appui au financement carbone en Afrique de la Banque africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour l’environnement et d’autres institutions spécialisées compétentes des Nations Unies, pour fournir une assistance technique et un appui au renforcement des capacités afin d’améliorer les stratégies de réduction du carbone, qui jouent un rôle essentiel dans la défense de la position de l’Afrique sur les marchés du carbone et dans l’amélioration de l’accès à ces marchés ; 16. Demander à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et à d’autres organisations régionales et mondiales de continuer à appuyer les initiatives régionales, telles que l’initiative Grande Muraille verte et le Plan d’action ouest-africain de lutte contre la désertification, l’Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains et la Plateforme régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe, qui visent à restaurer les terres dégradées et à renforcer la résilience des écosystèmes, la séquestration du carbone par le boisement, le reboisement, la conservation des sols, contribuant ainsi à la lutte contre les changements climatiques ;
17. Réitérer l’engagement pris lors de la dix-septième session ordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement de sensibiliser à l’économie circulaire et d’encourager les États membres à rejoindre et à appuyer l’Alliance africaine pour l’économie circulaire afin d’exploiter les avantages de l’économie circulaire pour minimiser l’extraction des ressources, créer des emplois verts et sauvegarder la planète, conformément à l’ambition de l’Afrique de réduire la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse ;
18. Saluer le travail du Groupe de l’Afrique à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification pour continuer à renforcer les positions et la voix communes de l’Afrique dans les négociations de la seizième session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, y compris sur la nécessité d’élaborer un protocole sur le renforcement de la résilience à la sécheresse ;
19. Saluer le travail du Groupe de l’Afrique de négociateurs sur la pollution plastique et lui demander de continuer à renforcer la position commune de l’Afrique, en tenant compte des intérêts de tous les États d’Afrique, pour la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, notamment dans le milieu marin, qui doit se tenir à Busan (République de Corée) du 25 novembre au 1 er décembre 2024 ;
20 Saluer le travail du Groupe de l’Afrique de négociateurs sur les changements climatiques et demander à ce dernier de continuer de renforcer la position commune de l’Afrique pour la vingt-neuvième réunion de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Bakou, du 11 au 22 novembre 2024 ;
21. Saluer le travail du Groupe de l’Afrique de négociateurs sur la biodiversité et demander à ce dernier de continuer de renforcer la position commune de l’Afrique pour la seizième session de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique qui se tiendra à Cali (Colombie) du 21 octobre au 1er novembre 2024 ;
22. Saluer le travail du Groupe de l’Afrique à Nairobi et demander à ce dernier de continuer de renforcer les positions communes de l’Afrique dans le cadre du Comité des représentants permanents auprès du Programme des Nations Unies pour l’environnement, en liaison avec tous les organes compétents de l’Union africaine ;
23. Encourager tous les Ministres concernés des États d’Afrique à participer au débat ministériel de haut niveau de la Convention sur la diversité biologique à la seizième réunion de la Conférence des Parties ;
24. Inviter les Groupes africains de négociateurs sur les changements climatiques, la lutte contre la désertification, la pollution plastique et la biodiversité à travailler de manière concertée pour développer des stratégies visant à lutter contre les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la sécheresse, la pollution plastique et l’appauvrissement de la biodiversité et présenter un rapport à ce sujet à la vingtième session ordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement ;
25. Prendre note des résultats de la première Conférence internationale sur le boisement et le reboisement qui s’est tenue avec succès à Brazzaville du 2 au 5 juillet 2024 ;
26. Prendre note des résultats de la douzième Conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique qui s’est tenue à Abidjan du 30 août au 2 septembre 2024 et renouveler notre appui à l’initiative Climat et développement en Afrique ;
27. Prendre note du rôle actif et de l’action des principaux groupes et parties prenantes, de la société civile et du secteur privé dans la lutte contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse et la protection de l’environnement du continent et demander qu’ils continuent de participer activement ;
28. Exprimer notre profonde gratitude à la Commission de l’Union africaine, au Programme des Nations Unies pour l’environnement, à la Banque africaine de développement, à l’Agence de développement de l’Union africaine et à d’autres partenaires et institutions de développement de l’appui qu’ils ne cessent d’apporter aux Groupes africains de négociateurs sur la pollution plastique, les changements climatiques, la biodiversité et la lutte contre la désertification et demander à ces institutions qu’elles continuent d’apporter un appui en fournissant des ressources techniques et financières ;
29. Remercier le Président et le peuple de la République de Côte d’Ivoire de l’accueil chaleureux et de l’hospitalité dont ils ont fait montre en tant que pays hôte de cette dixième session extraordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement.
30. De charger le Président de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement de soumettre le rapport de la dixième session extraordinaire, y compris la présente déclaration d’Abidjan sur les ambitions de l’Afrique en matière de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, ainsi que ses annexes, à la Commission de l’Union africaine pour suite à donner par les organes directeurs de l’Union africaine, ainsi qu’aux partenaires au développement et aux institutions des Nations Unies
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