En Côte d’Ivoire, la scène politique s’anime d’une joute inattendue. Jean Louis, député de Dabakala et Tidjane Thiam récemment élu à la tête du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) s’affrontent dans une bataille qui promet d’être riches en rebondissements.
D’une part, nous avons Jean-Louis Billon, déterminé à ne pas se laisser reléguer aux oubliettes. L’homme, souvent surnommé « le blanc de Dabakala », avait déjà annoncé sa candidature à la présidentielle prochaine du vivant de Bédié. Sa détermination s’est manifestée récemment lorsqu’il déclina poliment l’offre de Thiam de le nommer à un poste au sein du parti. Ce refus n’était pas seulement une formalité, mais une déclaration d’intention claire : Billon est prêt à jouer les premiers rôles.
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Cependant, Billon traîne derrière lui une réputation de « peureux », un leader jugé faible par certains de ses pairs, habitué aux retournements de veste et aux initiatives avortées. Ses éclats de voix sous l’ère Bédié, suivis de ses demandes publiques de pardon, ont laissé une image de volatilité. Mais cette fois, ses proches assurent qu’il est prêt et n’a plus rien à perdre. Il a déjà pris langue avec plusieurs barons du vieux parti et, financièrement, il a les moyens de ses ambitions. L’homme d’affaires influent peut même se permettre d’ironiser sur Thiam, en soulignant sa capacité à « embaucher » ce dernier.
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D’autre part, nous avons Tidjane Thiam. Plus de six mois après son élection, Thiam semble sur la sellette. Entre ses promesses non tenues et son manque de soutien financier, il doit rapidement trouver un moyen de rallier les doyens du parti à sa cause. Son « complexe d’illégitimité » pourrait bien être son talon d’Achille.
Élu à la surprise générale, Thiam n’a pas encore su convaincre. Accusé de « petits mensonges » sur ses grands projets pour la Côte d’Ivoire et de maladresses dans la gestion de son parti, il est décrit comme un leader en quête de légitimité. Sa première grande annonce, la liste des membres du bureau du PDCI, fut un fiasco retentissant. Dans les couloirs de la maison verte à Cocody, on chuchote qu’il n’a pas encore apporté de soutien financier significatif au parti, malgré ses « grosses relations ».
La bataille est lancée, et elle promet d’être féroce. Qui de Thiam ou de Billon sortira vainqueur de ce duel ? Les cartes sont encore à distribuer, et les prochains mois seront décisifs pour ces deux hommes et pour l’avenir du PDCI.
Yacouba DOUMBIA
Journaliste / Observateur averti
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