Pascal Affi N’Guessan se félicite de l’appel à l’union lancé par Laurent Gbagbo, qui, selon lui, témoigne d’un revirement positif dans le ton et le contenu des discours tenus par l’ex-président depuis son retour en Côte d’Ivoire en 2021. Il considère ce geste comme une victoire symbolique qui efface les insultes antérieures.
« C’est nouveau »
Le président du Front populaire ivoirien (FPI) l’a fait savoir lors de son discours, le samedi 7 septembre 2024, au cours d’un comité central ordinaire de son parti à Abidjan. « Il faut se féliciter de l’appel de Bonoua parce que c’est nouveau que Gbagbo tende la main, qu’il ouvre les bras », a déclaré Affi N’Guessan devant ses partisans.
« C’est nouveau par rapport aux discours qu’il a tenus depuis qu’il est allé à la CPI », a-t-il ajouté. « En ce qui nous concerne, il faut noter qu’en plus de cet appel-là, il ait envoyé Dano Djédjé vers nous pour nous en informer formellement, même si ça n’a pas été fait publiquement ».
Le 14 juillet 2024, lors d’un meeting à Bonoua, à environ 50 km à l’est d’Abidjan, le président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a clairement exprimé aux autres partis politiques son désir de voir une coalition se former pour mener ce qu’il appelle « le combat pour la Côte d’Ivoire ».
Pour l’ancien Premier ministre, cet appel ne se limite pas à une stratégie électorale, mais symbolise une volonté de pacification des relations entre le FPI et le PPA-CI, autrefois marquées par des confrontations politiques et judiciaires.
« L’appel de Gbagbo apaise nos rapports avec le PPA-CI. On ne sait jamais si nous aurons besoin d’eux demain ! Donc si Gbagbo décide d’apaiser ses rapports avec nous, ce n’est pas à nous de dire : « On ne veut rien savoir, fous-nous le camp ! » », a poursuivi Affi N’Guessan dans son allocution.
« Enveloppe vide »
Les tensions entre les deux leaders avaient atteint leur paroxysme en août 2021, lorsque Laurent Gbagbo, fraîchement rentré en Côte d’Ivoire après son acquittement par la CPI, avait décidé de mettre un terme au contentieux juridique qui l’opposait à Affi N’Guessan pour le contrôle du FPI.
Gbagbo avait alors proposé de laisser Affi N’Guessan à la tête du FPI, tandis que lui-même fonderait un nouveau parti. Cette rupture avait été mal perçue par Affi et ses partisans, qui s’étaient sentis marginalisés et attaqués verbalement par Gbagbo, qualifiés d’« enveloppe vide » ou de « caillou à contourner ».
Pour le patron du FPI, l’appel de Bonoua représente donc un signe fort d’apaisement et une reconnaissance implicite de l’importance de sa faction au sein de la scène politique ivoirienne. « Quelqu’un qui nous a traités de pestiférés, d’enveloppe vide, de caillou à contourner, et qui est allé tourner longuement et revient vers nous, est-ce que ce n’est pas une victoire ? », a-t-il interrogé ses partisans avec un sourire en coin.
« Il faut d’abord consacrer cette victoire, c’est-à-dire qu’il faut la rendre publique, formelle, officielle. Et voilà Gbagbo ! Il est allé tourner, mais le voilà devant nous ! On n’est plus une enveloppe vide, on n’est plus un caillou à contourner, on n’est plus infréquentables. Il est venu nous embrasser. Et ça, ça efface toutes les injures, tous les anathèmes que les gens ont déversés sur nous », a conclu Pascal Affi N’Guessan.
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