Le Procès en appel du camarade Assy Dugarry Ghislain, enseignant syndicaliste, s’est tenu ce mercredi 11 juin 2025. Pour rappel, ce dernier avait été arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril dernier, à la veille d’un mot d’ordre de grève lancé par l’IS-MENA/METFPA, et condamné le 9 avril 2025 à 24 mois d’emprisonnement pour « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement du service public d’éducation ».
Bénéficiant depuis le 7 mai 2025 d’une liberté provisoire introduite par son avocat, l’enseignant était de nouveau devant les juges pour contester sa condamnation.
Les avocats de la défense, Me Boto et Me Zadi, ont axé leur plaidoirie sur les vices de procédure, dénonçant notamment les conditions d’arrestation du syndicaliste. Sur le fond, ils se sont appuyés sur les conventions internationales, notamment les conventions 87 et 98 de l’OIT, ainsi que la Constitution ivoirienne, pour défendre la légalité de l’engagement syndical de leur client.
Ils ont rappelé que le droit syndical, loin d’être une infraction, est protégé par la loi, et que l’exercice de ce droit ne saurait être réprimé lorsqu’il est effectué dans le cadre prévu par la réglementation, y compris pendant les heures de service dans la limite des 15 heures de décharge accordées par la législation au délégué syndical.
« Pourquoi accorder une décharge horaire aux délégués si l’activité syndicale devait obligatoirement se faire hors temps de travail ? », a interrogé l’un des avocats.
La défense a également tenu à souligner que cette affaire est suivie de près par plusieurs organisations de défense des droits humains, en Côte d’Ivoire comme à l’international. Elle a mis en garde contre une décision qui serait perçue comme une atteinte à la liberté syndicale et un recul démocratique, dans un pays signataire des conventions internationales en la matière.
Au-delà du cas individuel d’Assy Dugarry Ghislain, c’est le respect du droit syndical en Côte d’Ivoire qui se joue à travers cette affaire.
Mobilisation syndicale et soutien
En l’absence du porte-parole principal Bli Blé David, en mission à Genève, la délégation de l’IS-MENA/METFPA était conduite par le porte-parole adjoint 1, Kla Alain Charles, accompagné des camarades Kouamé Zouzou Raphaël et Zondé. Le directoire a réaffirmé son soutien indéfectible au camarade Assy tout au long de la procédure.
Le tribunal a finalement renvoyé l’affaire au mercredi 16 juillet 2025, pour poursuite des débats.
À l’issue de l’audience, Assy Dugarry Ghislain, entouré de sa famille, de collègues et de camarades syndicaux, a regagné son domicile en homme libre, convaincu que la justice saura rétablir ses droits.
David Kouassi
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