En dépit des efforts consentis dans le secteur de l’eau depuis 2011, d’importants déficits demeurent encore, notamment en matière de production, de réseau, de stockage et d’accès à l’eau potable.
En effet, plusieurs unités de traitement ont atteint leur niveau de saturation. D’autres unités sont à la limite de la surexploitation. Aussi, pour beaucoup de localités desservies, de nombreux quartiers lotis sont dépourvus de réseaux de distribution.
En milieu rural, plusieurs localités éligibles au système d’HV et HVA ne sont pas encore desservies. Dans les localités non équipées, généralement en milieu rural, ce déficit engendre de longs déplacements pour s’approvisionner en eau de surcroit de mauvaise qualité.
En ce qui concerne la nappe d’Abidjan, elle est menacée par la surexploitation d’une part et par la dégradation de la qualité de l’eau avec l’occupation illicite des champs captant d’autre part.
La production d’eau potable à Abidjan subit la pression de la démographie galopante qui occasionne une urbanisation anarchique sur les ressources en eau de la nappe d’Abidjan. En milieu urbain, le déficit de production d’eau potable est estimé à environ 250 000 m3
/jour, dont 100 000 m3/jour pour la seule ville d’Abidjan qui représente 70% de la consommation nationale.
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire dispose de ressources mobilisables en eau, soit 77 milliards de m3 dont 39 milliards de m3 d’eau de surface et 38 milliards de m3 d’eau souterraine. La réserve du bassin sédimentaire est estimée à 13 milliards de m3 d’eau souterraine et la nappe d’Abidjan fournit à elle seule 70% de la production d’eau potable du pays.
Le pan ressource en eau dévolu au Ministère des eaux et forêts fait l’objet d’une approche transversale, dans un processus de Gestion Intégré des Ressources en Eau (GIRE), étant donné que l’eau a un multiple usage (agriculture, hydraulique humaine, élevage…). Dans le cadre du GIRE, il est prévu des lacs artificiels pour parer aux conséquences des changements climatiques dont l’une déjà vécue est l’assèchement des barrages hydrauliques de Bouaké. Cette disposition permet de résoudre la problématique des ressources en eau en amont.
En outre, dans plusieurs localités bien que disposant d’eau en quantité suffisante, certaines infrastructures sociales telles que les écoles et les centres de santé ne sont pas alimentées en eau potable en raison de leur éloignement des réseaux et points d’eau. Par contre, dans d’autres localités les ressources en eau sont inexploitables du fait de leur dégradation due à l’orpaillage clandestin et leur contamination par des pesticides, des engrais agricoles, etc.
Enfin, faute de financement disponible, plus d’une centaine de localités dont des sous-préfectures ne sont prises en compte par aucune initiative.
David Kouassi
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